Un nouveau weekend noir pour la scène teknoïde.
Aprés la saisie des FonsTek la semaine dernière (article imminent), et de la « Da tekno sombrero » dans le Gard, c’est au tour des Pixel/Neophites/BordigalBass de faire l’objet d’une intervention de de la gendarmerie.
Premier site et déjà quelques déboires
Tout commence à 18h le samedi quand l’équipe arrive sur un premier site en Loire-Atlantique où la teuf devait avoir lieux initialement. L’arrivée du convoi ne passe pas inaperçue pour les quelques promeneurs encore présent dans les environs et c’est assez rapidement que la gendarmerie arrive sur place. Si dans un premier temps, les agents ne font que se renseigner sur l’heure à laquelle le son est sensé démarrer, ils annoncent une heure plus tard que le matériel va être saisi.
Le texte de loi encadrant les saisies est alors évoqué par les organisateurs, qui soulignent l’annonce de la saisie « abusive » du fait qu’il était encore impossible pour les gendarmes de déterminer le nombre de participant (Nb. Saisie dans le cadre festif : les critères ). Pour seule réponse, les organisateurs s’entendront dire que ce texte de loi reste « un détail ». Décidant dans un premier temps de camper sur leurs position et de maintenir la soirée, une dizaine de gendarme supplémentaire arrive sur le site afin de bloquer l’accès aux participants. A 20h00, les sound systems décident de démonter le matériel et de se tourner vers un autre site.
Le convoi repart escorté par deux voitures de la gendarmerie.Il se disloquera progressivement afin de brouiller un maximum les pistes, mais les gendarmes ne lâcheront pas certains véhicules jusqu’à leurs arrivée en Vendée.
Arrivée en Vendée et saisie du matériel
Quelques heures après s’être fait délogé du premier site en Loire-Atlantique, c’est en Vendée sur la commune de Les Brouzils que la soirée se déroulera finalement sur un terrain privé. Mais les autorités ne l’ont pas entendu de cette oreille.
Le son démarre à 1h30 et deux gendarmes de la brigade des Herbiers arrivent sur le site. Une discussion cordiale s’amorce pendant une bonne demi-heure, et les deux gendarmes prendront même une déposition des organisateurs. Entre temps, la brigade de gendarmerie de La Roche arrive sur le site et procède au décompte des véhicules présents.
Les organisateurs n’auront pas de nouvelles jusqu’au lendemain en début d’après-midi, où les gendarmes leurs annonceront que la saisie du matériel, comprenant également les véhicules, a été ordonné par le Procureur de la république mais que les véhiculent seront épargnés si tout ce passait pour le mieux.
L’association Freeform est alors immédiatement contactée et fera parvenir aux organisateurs les différents textes de loi ; ces derniers seront lus à l’agent en charge de l’opération ; ce dernier soulignera dans un premier temps qu’il ne s’agirait que de jurisprudence pour ensuite rétorquer que ces textes ne valaient rien et que le simple fait de poser sur ce terrain privé suffisait à entreprendre la saisie du matériel.</img966|left>
Sam de l’association Freeform, alors au téléphone avec Estelle des Pixel une des organisatrices, ayant pu entendre les différentes déclarations de l’agent demande à lui parler, lequel refusera. Une dernière tentative visant à faire lire les textes par l’agent lui même, afin que ce dernier constate personnellement l’illégalité de leur opération sera tentée la coorganisatrice ; Elle n’aura que pour seule réponse d’aller faire son métier et que « la loi ne (la) regarde pas ». La discussion deviendra houleuse et la menace de saisie des camions reviendra sur le tapis.
Les organisateurs décideront de calmer le jeu ; les gendarmes leurs demanderont de charger le matériel. Ils réussiront ainsi à en préserver une partie.
Bilan
Les propriétaires des camions transportant le matériel et l’organisateur ayant donné son nom aux gendarmes seront escortés au commissariat de Saint-fulgent (85), afin d’effectuer une déposition et de décharger le matériel désormais saisi. Bilan : le matériel de Pixel saisi, et une partie de celui de Néophyte et BordigalBass.
Aucunes plaintes n’a été portée à ce jour.
Selon les autorités, 147 véhicules ont été décomptés sur le site pour environ 450 personnes. Sachant qu’au moment de la saisie, (le dimanche en début d’après-midi), il n’y avait plus qu’une centaine de personne sur le site.
L’audience de jugement est prévue le 11 septembre prochain ; d’ici là les systems peuvent espérer récupérer leur matériel par une lettre adressée au Procureur, mais ces derniers n’ont pas grand espoir à ce niveau.
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L’association Freeform est intervenue sur le site en guise de médiateur ; elle déplore que « malgré (son) intervention, les gendarmes prennent le son alors qu’il y avait moins de 500 personnes » et que donc la saisie est illégale.
Les gendarmes auront notamment mis énormément d’énergie à « réfuter l’existence (des textes de loi et) de la circulaire » émise fin mars par le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et adressée aux préfets de polices, de régions, de départements et des gendarmeries dans l’idée de remettre à plat (et de rappeler) l’encadrement des interventions dans ce contexte. En outre, une fois en leurs possession, la circulaire ne semble pas avoir eu toute l’attention qu’elle aurait mérité…