Le 05 février dernier, la première rencontre (d’une longue série à ce qu’on pressentir) entre les acteurs de là scène teknoïde alternative et les représentant du Ministère de l’intérieur et de la jeunesse et des sports s’est déroulée comme il était prévu.
Les quelques représentants des sound systems ayant pu faire le déplacement ont pu porter au oreilles des autorités certaine revendications, conditionnant clairement l’avenir de cette discussion.
Et de prime abord, il semblerait que les ministères soit plus enclins à la discussion, plutôt que de « re-subir » les actions festives qui se sont déroulées en décembre dernier. (Cf Lire aussi…) Par exemple permettre l’auto-gestion des éventements, ou rediscuter la loi Mariani de 2002.
En bref, un étape franchie, mais qui n’engage rien, ni personne ; il faudra donc attendre les prochaines réunions, et surtout avant cela, que chacun voulant participer aux négociations puisse se faire représenter.
(A suivre.)
Les organisateurs de Teknivals rétablissent le dialogue avec les pouvoirs publics.
Pour la première fois depuis une décennie, les organisateurs de teknivals ont rencontré les représentants des ministères de l’Intérieur et ceux de la Jeunesse pour exprimer leurs revendications.
Si les élus locaux sont nombreux à déplorer les désagréments subis par l’organisation parfois « sauvage » de teknivals, les organisateurs de soirées clament pour leur part leur exaspération face à la répression qu’exercent les forces de l’ordre lors des festivals de musiques électroniques. Début décembre, à Rennes, les « sound systems » ont mené, sur la rocade de Rennes, une opération escargot remarquée avant de rassembler 15 000 « teufeurs » à Pont-Réan ; le 21 décembre, ils ont organisé une « free party » illégale dans le centre de Nantes.
C’est dans ce contexte que le ministère de l’Intérieur et le ministère des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative ont rencontré le 5 février un collectif d’une quinzaine d’organisateurs de teknivals venus d’Aquitaine, de Bretagne, du Centre, de Franche Comté, du Languedoc-Roussillon, de Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, du Nord, de Normandie, d’Ile-de-France, des Pays-de-la-Loire, ainsi que l’association Technoplus.
Dialogue -« D’abord, on les a écoutés à propos de ce qu’ils appellent la répression, explique-t-on au cabinet de la ministre des sports, Valérie Fourneyron. Ils ont l’impression que la situation se dégrade et en voyant que les questions de saisie de matériel reviennent en divers endroits, nous avons découvert une diversité de problèmes locaux. »
De leur côté, les organisateurs de teknivals ont porté cinq revendications :
-*le respect de la loi Mariani de 2002 qui spécifie qu’un teknival réunissant moins de 500 personnes ne nécessite pas de déclaration en préfecture ; or lors de ce type de petits rassemblements, les services de gendarmerie interviennent souvent et saisissent du matériel ou dressent des procès verbaux d’infraction.
- la modification des textes réglementaires pour élever ce seuil à 1500 ou 2000 personnes.
- le retrait des dispositions règlementaires permettant la saisie de matériel ou de permis de conduire.
- la mise en place d’un réseau de correspondants permanents dans les services de l’Etat.
- -*la mise en place d’un calendrier de rencontres.
« On est acteur de la fête » – Malgré la crainte de « se faire embobiner », Vincent Tanguy, organisateur de teknivals en Bretagne, a apprécié « l’écoute » ministérielle et l’implication du ministère de la Jeunesse. « On ne nous considère plus seulement comme une nuisance sonore même si les nuisances existent, s’est-il félicité. Nous avons de l’expérience, des formations dans le domaine sanitaire et du développement durable, nous savons gérer une foule de 1500 ou 2000 personnes. En free party, on n’est pas consommateur mais acteur de la fête. On peut comparer ce mouvement aux pratiques amateurs comme le fest-noz qui existe en Bretagne. »
Avancée – Au ministère de la Jeunesse, on se dit prêt à reconnaître les teknivals comme « fait culturel » et à impliquer le ministère de la Culture, mais aussi ceux de la Santé et de l’Agriculture, pour peu que les organisateurs « se responsabilisent et s’auto-organisent ». Le ministère se dit prêt à « mieux appliquer la loi, des deux côtés », à étendre et réactiver le réseau de correspondants, déjà existant dans les directions départementales de la cohésion sociale et à prendre date pour un nouveau rendez-vous mi-mars.
En ce qui concerne les « points durs » que sont les dispositions réglementaires issues de la loi de 2002, le gouvernement se dit d’accord pour « en discuter ».
Par S. Stoll
Free party. Le gouvernement à l’écoute des sounds.
Le 5 février, des porte-parole de sound system ou associations venus de douze régions françaises se sont retrouvés autour d’une table à Paris avec des fonctionnaires des ministères de l’Intérieur et de la Jeunesse et des Sports. Les profils des participants étaient divers, la mouvance free party étant multiforme, mais un vécu identique les réunissait : la galère pour installer une party, le poids de la répression… Le même esprit les animait aussi : la défense de la dimension « amateur » et « alternative » de la culture free party. Vincent Tanguy, de [orange fonce]l’association Arts et Cultures Multison29[/orange fonce] (collectif de sounds finistériens), assistait à cette réunion. « L’échange a été intéressant, reconnaît-il. Il faut voir maintenant comment cela va évoluer ».
Des engagements
Les participants ont obtenu quelques engagements : la rédaction en commun par le gouvernement et les sons d’une fiche pour les services de l’État afin d’expliquer comment agir devant une demande de soirée légale ou face à une soirée illégale. Un groupe de travail sera créé autour des questions de répression… Un médiateur sera installé dans chaque département, ce qui évitera certaines incompréhensions. La réflexion portera aussi sur les teknivals, ce qui ne concernerait pas la Bretagne où les free party plus réduites sont aujourd’hui privilégiées. Arts et Cultures pousse avec difficulté mais brio dans ce sens comme l’a montré la réussite du Multison de Plogonnec, du printemps dernier.
Nouvelle initiative : « Bar en Tek »
L’association finistérienne ne reste pas inactive cet hiver. Elle a lancé « [orange fonce]Bar en Tek[/orange fonce] » ce vendredi. « Le principe c’est que chaque sound fasse une soirée dans le bistrot à côté de chez lui, pour montrer qu’il y a des sound systems dans tous les bourgs. Plus il y aura de soirées dans les bars, plus cela prouvera que nous sommes légitimes pour représenter la scène musicale tekno amateur du Finistère ». Quinze bars ont déjà annoncé le programme.
Par Ronan Larvor pour Letelegram.fr