Multi29 (2014) : Communiqué et mécontement des organisateurs

Dans la journée d’hier, les organisateurs du Multi29 ont fait par de leur mécontentement au travers d’un communiqué en réaction directe avec les saisies et le déroulement de l’évènement.

Une remise à plat des faits du weekend, de l’état des discussions avec l’État et d’un ras-le-bol général parmi les acteurs du mouvement partis aux négociations avec les autorité qui aujourd’hui approchent de leur point de rupture.


Puisque vous ne savez pas gérer notre société, laissez nous gérer nos fêtes »

L’évènement est fini et complétement assumé. Nous reconnaissons nos tords et lacunes depuis le début (retard dans le dépôt du nouveau bureau de l’association et envoi désordonné des différentes pièces du dossier), mais les faits sont là que ce multison 29 s’est déroulé sans incident majeur qui aurait pu mettre à mal notre organisation et prouver que nous n’étions pas capables d’assumer cette organisation qui existe depuis 2008.

Chaque année, on nous demande de changer de terrain, d’être plus autonomes, plus structurés et chaque année nous le faisons ! Nous avons l’impression que jamais on ne nous accordera du crédit, que nous sommes les parfaits boucs émissaires du trouble de notre société. Monsieur le préfet croit qu’il peut donner des chiffres en pâture dans la presse pour encore une fois nous décrédibiliser et dénigrer le multison 2013 qui, jusque-là était un évènement conforme au cahier des charges et était dans la dynamique de la démystification et de la démarginalisation de notre culture alternative des fêtes libres.

Pourquoi Monsieur le préfet a-t-il attendu deux jours avant la manifestation que nous avons choisi de réaliser sans son accord, pour annoncer une dette colossale de 30 000 € de notre organisation 2013 ? D’ailleurs, nous lui laissons le soin de détailler cette somme. Si cette dette était vraie pourquoi ne pas l’avoir annoncée tout de suite à la fin du multison 2013 « Plogotek » ? Cela aurait été plus simple pour nous empêcher une nouvelle édition 2014, non ? Monsieur le préfet pense sans doute que seuls les gens en costume-cravate et mocassins ont raison et que les gens en sweat à capuche et baskets doivent l’accepter ; bonjour notre avenir rempli de magouilles et d’argent roi si cela doit être vrai.

Nous sommes honnêtes et l’avons toujours été. Nous avons personnellement payé toutes nos dettes de l’édition du Plogotek[Ndlt. Multi29 (2013)]. Nous avons les papiers, dossiers, contrats et budgets qui le justifient si besoin. Nous pensons simplement que la préfecture a été vexée, parce que nous avions dit que nous essayerons de prendre en charge le cout du traitement des déchets de l’édition 2013 (hors il était écrit dans le dossier 2013 que celui-ci restait à sa charge, et elle a validé ce dossier) ; sauf que suite à la validation du dossier on nous a demandé plein de garanties supplémentaires dont 3 km de barrières « Herras » (8000€) pour protéger les cultures voisines, cela n’était pas dans notre budget initial et c’est ce qui a empêché de payer les poubelles (8000€).

La préfecture n’a pas apprécié notre manœuvre, ce qu’on peut comprendre, c’est l’argent du contribuable, mais on est vraiment loin des 700 000€ dépensés pour le teknival du 1er mai à Reims par le gouvernement. On peut comprendre toute la difficulté à débloquer des fonds supplémentaires (8 000€), mais cela faisait parti de leur engagement. Nous regrettons de n’avoir pas été informés de la situation alors que nous commencions les démarches de l’édition 2014 en proposant des terrains (Beuzec Cap Sizun, Riec-sur-Belon), et avons été réellement surpris de découvrir que les secours n’avaient toujours pas été payés entièrement un an après.

Pourquoi nous avoir laissé avancer sur notre recherche de terrains sans nous avertir simplement de la situation ? Sans doute que la préfecture avait pensé qu’on ne trouverait pas de terrain répondant au cahier des charges. Il faut se rendre compte que cette nouvelle recherche année après année n’est vraiment pas une simple affaire, et que le département n’est pas extensible. Le site de Botmeur a déjà été validé quatre fois pour dossier « free party » par la préfecture dont une avec une affluence de 10 000 personnes (1er mai 2006, Epsylonn-Otoktone), il n’a y jamais eu de craintes ni de problèmes écologiques soulevés par « Bretagne Vivante » ou le Conseil Général. D’ailleurs, le risque d’incendie que nous avons aussi redouté avec une météo sèche, c’est transformé en week-end pluvieux mais non boueux avec un soleil du dimanche après-midi. Peut-on voir ironiquement un signe que les cieux sont avec nous ?

D’ailleurs on voudrait savoir combien d’argent on a couté cette année aux institutions ? Sans ce cadre légal que les autorités nous imposent et qu’elles défissent eux-mêmes, sans prendre en compte notre identité amateur et alternative.

On oublie pas de parler du nombre de CRS et de l’argent que ça coutent pour les mobiliser, ainsi que les PL qui ont servit pour les saisies. Il n’y avait pas d’argent pour accompagner notre projet, mais pour de la répression alors que c’est bien passer, là il n’y a pas de problème !

Le travail que nous apprécions depuis 2008 et voulons continuer avec les autorités se dégrade, faute à ces autorités qui essayent de nous mettre dans une case de festival standard, où tout est quantifié et budgétisé selon la valeur argent. Nous ne voulons pas de ça, nous voulons une nouvelle case pour les évènements de cultures alternatives où les valeurs de solidarité et d’autogestion sont prises en compte. Nous avons montré ce week-end que des choses innovantes peuvent être crées pour défendre ces idées avec le bel exemple d’avoir fait nous même le poste de secours sur site : nous n’avons dépensé aucun argent pour cela, on a juste compté sur la solidarité. Une trentaine de personne étant du milieu médical, ou ayant des bases de premiers secours ont répondu à cet appel. Pour être honnête, seulement la moitié ont assuré leur rôle, mais pour une première expérience avec un délai vraiment proche de l’évènement, nous jugeons cette initiative concluante et pensons la développer sous la forme d’une future association. Pour le bilan nous avons une quinzaine d’interventions de pompiers sur les trois jours de fête avec seulement quatre évacuations vers le CHU de Morlaix. Nous défions toute autre manifestation avec la même durée et affluence de faire mieux.

Notre culture est de créer des zones d’expression festives et accessibles à tout le monde, et non standardisées comme voudrait la société. On peut voir un parallèle avec le fest-noz qui possède pour nous la même essence :

musicale (musique répétitive et continue ex ti-ra-la-la-lé-lo)
prix et horaires non définis
amateurisme
pas de discrimination à l’entrée
création d’espace festif…

Le terreau festif est le même, ce qui expliquerait l’engouement de la jeunesse locale pour la free party. Ah non chez nous, il y a de la drogue ! Nous répondons que oui, comme dans toute la société et nous défions tous les milieux festifs de nous dire qu’ils sont clean. La free party n’a pas invité la drogue, la réciproque est vraie aussi. Notre mouvement est basé sur la technologie, ce qui fait la différence avec le fest-noz , chez nous c’est : amplis, enceintes, processeurs, platines, tables de mixages, contrôleurs, jeux de lumières, lasers, visu… Le matériel et sa qualité technologique ne cesse de progresser dans nos soirées, ainsi que les efforts financiers et l’énergie que nous mettons dedans pour proposer des fêtes libres toujours de plus en plus belles. Mais si des personnes ne veulent simplement y voir que des supermarchés de la drogue, qu’ils le fassent, chacun son avis, mais qui n’oublient pas d’ouvrir les yeux au quotidien.

Nous sommes vraiment déçus et encore plus écœurés que jamais de la fin du week-end dernier, avec ces saisies complétement injustifiées car il faut quatre circonstances cumulatives pour saisir (+ 500 personnes, communication de l’évènement, musique amplifiée et non aménagement du site) et il manquait une, car le site est aménagé comme pour un dossier multison légal (nous avons fait passé un huissier de justice pour justifier cela). Puis cette manœuvre de faire venir les représentants de l’évènement auditionner en gendarmerie, les garantir que si des saisies doivent se faire, on attendra le fin de leurs dépositions, ce qui n’a pas été le cas car les saisies se déroulaient pendant ce moment là, contrairement à ce que les gendarmes avaient annoncés.

Nous avons prouvé que nous savons assumer la situation, que nous savons prendre nos responsabilités pour défendre la fête libre. Mais comment voulez-vous qu’on se sente concernés par le fait d’aller voter ? Si on nous décrédibilise, stigmatise et écoutons jamais, surtout quand nous pensons faire les choses bien et que nous pouvons le justifier, si les choses doivent avancer, il faudrait que nous et les autorités nous nous écoutions. Le multison 29 est la vitrine de la scène free party du Finistère, nous avons accepté les saisies pour ne pas dénigrer et casser cette belle vitrine avec tout le travail fait depuis 2008. Cependant, nous prévenons que d’autres évènements festifs free party, en soutien des saisies injustifiées, vont se dérouler ce week-end, et que ces soirées seront beaucoup plus revendicatives et nous n’aurons pas peur des affrontements policiers si besoin.

Nous sommes une pièce de ce puzzle démocratique qu’est notre société, mais nous ne nous reconnaissons pas dans son évolution et n’avons pas peur de le dire. Nous pouvons être des acteurs pour des valeurs qui nous concernent et n’oublierons jamais de vous le démontrer si vous ne voulez pas nous écouter, quitte à dégrader la situation et oublier une conscience festive qui pourrait être salutaire pour les deux partis !

Laissez -nous gérer nos fêtes !

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