Mise à jour le 15/12/2016.
Bien que cela puisse choquer au première abord étant donné la place importante que l’association a acquis depuis juillet 1995 dans le cadre de la réduction des risques liées aux pratiques festives, il n’en demeure pas moins que ce n’est pas une première pour l’association.
Un premier procès en 2002
En 2002 dans le contexte d’un durcissement des autorités contre les free parties (tiens donc !?), Techno+ et personnellement son président de l’époque Jean-Marc Priez, furent assignés en justice du fait d’une part de la diffusion de flyers sur internet mais aussi pour incitation à l’usage de stupéfiant. A l’époque déjà, l’histoire avait fait grand bruit et de nombreuses personnes s’étaient mobilisées pour aider l’association ; de nombreux membres de l’association et public des événements techno, d’autres associations RdR, des élus et même la MILDT ou le ministère de la santé ont apporté leurs soutient par des déclarations, des pétitions, etc.
Comme le souligne Techno+ dans son historique, ce procès était « celui de la politique réduction des risques liés aux usages de de drogues contre laquelle se battait le ministère de l’intérieur depuis des années. Techno+ incarnait à elle seule, le soutien à 2 populations désignées comme à l’origine de troubles à l’ordre : les amateurs de free-party et teknivals et les consommateurs de drogues. »
Après un appel de l’État en 2003, le procès eu lieu en mars 2004 et toutes les charges furent abandonnées en 2005. (Cf. Archive presse : Ouest France (2005) – Article de Etienne Ribaucour – Partagé par Pataklop’)
14 ans après rebelote ?
Il est aisé de relever une forte similitude avec le contexte actuel. En effet, une période de durcissement de la répression à l’encontre des acteurs de la free party se profile bel et bien ; les différentes interventions/saisies musclées lors des derniers événements en Bretagne en témoignent. Techno+ ferait-elle l’objet une fois de plus du procès de la free party plus que de son action de prévention ?
Ainsi, mercredi 30 novembre dernier une opération policière a eu lieu une fois de plus contre Techno+. A Paris, l’équipe a vu les gendarmes faire irruption pendant leurs réunion associative. Contrôles, fouilles, perquisition des locaux et saisie du camion de l’association et de certains documents ont été opérées. De plus, deux membres présents ont été arrêtés et demeuraient le lendemain à 17H00 toujours en garde-à-vue. A plusieurs centaines de kilomètres en Loire-Atlantique, la présidente de l’association était arrêtée sur son travail et a été interrogée avant d’être relâchée.
Mise à par ça, » Il n’y a pas d’hostilité envers les free party » comme l’annonçait
jean-Daniel Montet-Jourdran (Préfecture du Finistère) jeudi soir lors d’une rencontre avec plusieurs. Certains des participants arguaient d’une réelle reprise de dialogue et il conviendra d’observer l’évolution future.
Aucune informations supplémentaires n’est actuellement disponibles relativement à l’enquête engagée contre Techno+. Mais quoi qu’il en soit, il convient encore une fois à chaque acteurs de la culture teknoïde d’apporter son soutient à une association qui depuis 20 ans œuvres pour la promotion culturelle de la fête libre et surtout la prévention des risques.
Communiqué : Techno+ perquisitionné et saisi. Que penser ?
Depuis le semaine dernière vous êtes nombreux à vouloir en savoir plus sur les suites de l’opération policière à notre encontre le mercredi 30 novembre. Nous aussi nous aimerions bien en savoir plus mais en attendant voilà ce que nous aimerions vous dire :
Au mouvement tekno
La gendarmerie a perquisitionné les locaux de Techno+ lors de la réunion hebdomadaire des volontaires. Ils étaient une quinzaine ce soir-là à voir, incrédules, débarquer une vingtaine de gendarmes hurlants, fusils d’assaut en joue. Après avoir menotté et fouillé les présents, les gendarmes se sont appliqués vainement à chercher un « laboratoire » clandestin : bredouilles, ils sont repartis avec sept grammes de cannabis et deux de nos collègues ont fini en garde à vue pour être relâchés 48h plus tard.
Nous sommes tous sous le choc de la disproportion de la violence que cette opération a déclenchée.
Au delà du cadre classique de la loi, c’est bien à notre sens les préjugés qui entourent le milieu tekno qui ont permis aux enquêteur de dresser un scénario fantasmé validé par un juge d’instruction !
Rave On !
À nos partenaires
Parce que le tissu associatif de la réduction des risques et de la santé communautaire est un outil efficace au regard de la politique des drogues et inscrit dans le code de Santé Publique, notre action se déroule au plus proche des amateurs de substances psychoactives.
Parce que la participation des personnes à leurs propres stratégies sanitaires est un objectif reconnu et recherché, nous sommes confrontés à la présence permanente de consommateurs. Rassurés par l’anonymat, la confidentialité et le non-jugement, ils viennent à techno+ s’informer, participer et s’entraider.
Si un opérateur de la réduction des risques (RdR) est la cible d’une opération policière, il nous semble que celle-ci devrait être autrement fondée que sur la méconnaissance flagrante de la RdR, voire pire sur des préjugés envers les acteurs qui l’incarne, comme nous le laisse supposer l’enquête qui a mené à la perquisition de nos locaux.
C’est pourquoi nous nous inquiétons de l’influence sur les décisions de la justice et de la police qu’ont pu avoir la nature RdR de notre action et son cadre d’intervention en milieu festif Tekno.
Nous alertons nos partenaires : les associations de santé communautaire sont plus faciles à attaquer que d’autres structures plus connues, plus labellisées, plus grandes ou mieux organisées mais elle sont au cœur de la RdR !
Solidairement.
À nos financeurs
L’éthique de l’association a toujours permis depuis 20 ans de faire face aux questions qui se posent pour nos volontaire entre vie personnelle et engagement associatif. Le soutien des institutions qui nous financent depuis toutes ces années est pour nous une précieuse reconnaissance de ce travail au plus près du terrain et des personnes concernées.
Bien qu’à ce jour les seuls éléments fournis par la justice permettent de lever tout doute quant à la probité de l’association, des outils de travail indispensables saisis lors de la perquisition ne nous ont toujours pas été rendus. Nous ne pouvons plus faire d’intervention de terrain faute de véhicule et nous n’avons plus accès à certains documents de gestion courante.
Si nous comprenons bien que la temporalité de la justice n’est pas la même que celle de notre action sanitaire, nous comprenons mal que notre mission soit mise en danger alors que le dossier l’incriminant s’est effondré.
En espérant compter une nouvelle fois sur votre soutien.
À tout le monde
Nous vous remercions chaleureusement de tous les soutiens que nous avons reçus, en région, au national et en Europe ! Nous demandons aussi à tous de garder calme et sérénité : notre engagement reste intact et nous savons que nous sortirons lavé de tout soupçons grâce à l’examen des faits. Il faut laisser la justice ‘faire son travail’ comme on dit et ne pas nourrir les conjectures les plus enflammées.
Néanmoins, nous restons sur le qui-vive et regardons minutieusement quelles seront les suites de cette affaire qui vient ébranler la relation privilégiée que nous avons réussi à établir au fil des années avec les amateurs de produits psychoactifs et les acteurs du mouvement tekno. Quel paradoxe de remettre en question ainsi la santé communautaire, qui est le fondement de la politique de réduction des risques, 11 mois seulement après la loi de Santé qui en consacre les principes !
A très bientôt et faites tourner !
L’équipe de Techno+
Presse
« Il n’y a pas d’hostilité envers les free party » – Le Télégramme
Médias alternatifs
Bass expression : Perquisition des locaux de Techno+ Paris 01/12/16