20 years On Core , un projet original et bien sympa qui nous a donné l’occasion de parler de choses et d’autres avec Radium… mais surtout de Hardcore !
Une occasion idéale pour retracer 20 ans de carrière avec Produc’Sounds.
Dernièrement on a beaucoup entendu le nom de RADIUM sur les réseaux sociaux, bien entendu grâce à ton projet « 20 years on core ». Tu peux nous expliquer exactement en quoi consiste ce projet ?
A profiter de cet anniversaire pour remettre un peu d’ordre dans mes archives de mixes, et par la même en faire profiter mon public, grâce auquel je suis là 20 ans après…
« 20 years on core » est un nom bien choisi ! Ça fait donc 20 ans que tu expérimentes ton art. Pas trop lassé ? Par la musique ? Ce style ? La scène ? Quand tu regardes 20 ans en arrière, tu as tendance à te dire « Wahou, c’est fou ce qu’on a accompli ! » ou « il reste tant de choses à faire, améliorer ! »
En rien lassé ! Et j’aurais tendance à me dire les deux ; aussi bien que j’aurais pas forcément encore été là après 20 ans, aussi bien qu’il reste encore tant a faire…
Et justement 20 ans plus tôt… ça a commencé comment tout ça ? Quel a été ton cheminement vers la musique hardcore ? J’imagine qu’il y a eu des rencontres… notamment une. Tu peux nous parler de cette époque plus en détail où tout a commencé pour toi ?
J’ai toujours été passionné de musique dès mon plus jeune âge, et c’est en faisant un groupe amateur au lycée que j’ai rencontré Al Core, mon acolyte de Micropoint. Plus tard, lorsque j’ai découvert les raves parties, c’est très naturellement que la techno hardcore s’est imposée a moi.
Tu es le fondateur du label AUDIOGENIC. En quelle année as tu crée ce dernier ? Dans quelles circonstances et avec qui ? Quel était ton état d’esprit ?
Je l’ai fondé en 2000 avec ma copine d’alors, Deborha. Le but était d’être totalement libre de produire la musique que je voulais.
Vient ensuite la sortie du fameux NEUROPHONIE en 99 il me semble. Tu peux nous en dire plus sur le processus de création de cet O.V.N.I. ?
Neurophonie est sorti en 1999, effectivement, avant la création d’Audiogenic. Pour ce qui est de sa création, on voulait faire quelque chose de plus ambitieux et de pousser notre matériel (hardware a l’époque) à fond de ses possibilités
Peu de temps après vient ANESTHÉSIE INTERNATIONALE, le duo, la musique, le style, la qualité ; tout ça semble peaufiné. Quel est votre état d’esprit à ce moment précis ? Le premier album est sorti sous le label de laurent hô EPITETH, tu entretiens quels rapports avec les autres membres de la scène à cette époque ? On peut déjà parler de « Scène hardcore » à cette époque ?
Oui, il y avait clairement une scène hardcore (Laurent Ho, Manu Le Malin, les toulousains d’Antikore, XMF, et bien d’autres…) déjà très soudée à l’époque. Pour Anesthésie Internationale, on voulait faire quelque chose de plus large et on venait de passer à l’audio sur pc, donc on était en pleine découverte !
A côté de ça, il y a aussi PSYCHIK GENOCIDE, NEUROTOXIC, ARENA, tu peux en dire 2 mots aussi ?
Ces labels ont été pour la plupart crées dans la deuxième moitié des 90’s, dans le sillage de Dead End Records, et incorporés a Audiogenic en 2000.
Puis vient en 2001, l’album PARANOIA PERFORMANCE signé par toi seul cette fois-ci. Beaucoup de gens s’accordent à dire que c’est cet album qui a donné son nom au Frenchcore. Tu es d’accord avec ça ? Au fond c’est quoi le Frenchcore pour toi ? Tu as crée cet album seul et ça a marqué ta séparation avec Al Core à l’époque. Que s’est il passé ?
Heu, le frenchcore, je ne m’en accorde ni la paternité ni le droit d’en définir les limites ; c’est avant tout les distributeurs qui créent des catégories pour coller aux demandes du public.
Pour ce qui est du frenchcore, le terme est apparu vers 2005, utilisé par des distributeurs hollandais si je ne m’abuse. Après, est-ce que Paranoia Performance est selon moi le premier album frenchcore, du point de vue de la musique ? Pas dans son ensemble ou pas plus que ‘Neurophonie’ ou ‘Anesthesie’. Juste la track Art Is Nasal peut être vue comme un point de départ de ce qu’on appelle aujourd’hui le frenchcore, mais c’est loin d’être la seule track dans ce style a l’époque. D’autres artistes y ont aussi largement contribué.
Plus tard, MICROPOINT va se reformer pour une série de concerts et un album. Vous vous manquiez trop ? De qui est venu l’idée de jouer avec un « vrai » groupe à vos côtés sur scène ? Tu aimes le rock/métal ? A ce propos quels genres de musique et quels artistes t’ont influencé ? Tu écoutes quoi aujourd’hui par exemple ?
Oui, on se manquait trop ! Comme Asterix et Obelix ! Comme pour Neurophonie, l’idée de jouer avec un vrai groupe était un peu dans l’air pour tous les deux et cela c’est concrétisé au gré des rencontres musicales que nous avons faites depuis.
J’aime le rock en général. J’ai été influencé par des artistes rocks (Beatles, Pink Floyd…), la new wave de mon adolescence (New Order, Depeche Mode, Kraftwerk…), le hardcore de la premier moitié des 90’s (Lenny Dee, The Speed Freak, Mokum…) et aujourd’hui, j’écoute encore un peu tout ce qui est rock, électronique ou entre les deux.
Je t’ai pas mal vu mixer dans les années 1999/2003 dans des free ou petites soirées en salle, notamment dans le Nord Est. Tu peux nous parler de cette période ? La Lorraine et l’Alsace ont été un vrai terrain de jeu pour le hardcore à ce moment et si oui pourquoi à ton avis ? Tu joues toujours en free ?
Heu, j’ai jamais joué des masses en free et plus du tout maintenant. En petites salles par contre oui, et je le fais d’ailleurs encore.
Et oui, l’Est de la France a été une région clé dans le développement de la scène hardcore française, surement du à son esprit festif !
Comment se comporte la scène hardcore désormais selon toi ? Et AUDIOGENIC ?
La scène hardcore en France est en progression en ce moment, après des années de régression. Quant a Audiogenic, nous sommes en plein contentieux…
Si tu devais citer un artiste hardcore actuel ça serait qui ?
Dj Maissouille.