Suite à leur saisie d’il y a quelques jours, les [orange fonce]Marmotek[/orange fonce] ont fait diffuser un communiqué visant à éclaircir les circonstances exactes de cette dernière et ainsi de faire taire les rumeurs, et autre on-dit.
Full support pour eux !
Espérons comme eux, que l’informations sera belle et bien repris par la presse !
Communiqué
Bonjour,
Ceci est un témoignage à l’attention des journalistes soucieux de véhiculer la réalité qui est la nôtre. Il a pour but de faire réagir sur la répression que nous, défenseurs de fêtes libres, subissons au quotidien.
Tout d’abord, qui sommes-nous ? Nous sommes des collectifs et associations qui organisent des soirées au cours desquelles est diffusée de la musique électronique, soirées plus communément appelées « Rave Party« . Nous nous permettons de vous écrire pour évoquer les événements qui se sont déroulés suite à la soirée du 16 Août 2014 organisée par le collectif « Marmotek » qui s’est terminée par la saisie de l’intégralité de leur matériel de sonorisation (câbles, amplificateurs, traitement de son, caissons…), dans une atmosphère où l’honnêteté et le pacifisme n’étaient visiblement pas de rigueur…
Pour rappel des faits…
Cette soirée a été organisée sur un terrain avec autorisation fourni par une connaissance du collectif Marmotek. Sur place, des règles de sécurité sont mises en place, à savoir un axe rouge avec une entrée séparée de l’entrée principale et un parking aménagé de façon à faciliter une éventuelle intervention des secours.
A disposition du public, il y a une cuve d’eau potable en libre-service, une tente avec des lits de camp séparée du mur d’enceintes, des toilettes, deux personnes du collectif ayant une formation de secourisme, une trousse de soins de première nécessité et un téléphone en cas d’urgence.
Il est important de souligner qu’au cours du weekend [rouge]aucune intervention, aucune blessure même bénigne n’a été à déplorer hormis celles causées par les forces de l’ordre le lundi matin.[/rouge]
Les faits
Dimanche aux alentours de midi, apprenant que les gendarmes sont sur le site, un organisateur se présente spontanément à eux afin de faire le point sur la situation ; ils décident ensemble d’une heure de fin, le tout dans une certaine décontraction et un respect mutuel, discussion qui se finalise par une poignée de main.
Les organisateurs nous confient avoir reçu la visite du [brun]maire de Plélauff accompagné d’un de ses adjoints[/brun]. Agréablement surpris de la qualité de l’organisation, de la propreté et de la bonne ambiance qui règnent sur le site, ceux-ci envisage même l’organisation d’une soirée électronique sur la commune.
En début de soirée, les gendarmes reviennent vers les organisateurs pour les informer de leur départ et du fait qu’il n’y aura aucune suite.
Le lundi matin, à la stupéfaction des six derniers organisateurs encore présents sur place, une trentaine de gendarmes équipés de [rouge]gilets pare-balles, tasers et bombe lacrymogène interviennent sur le site et les informent de la saisie imminente de leur matériel[/rouge], ordonnée par le procureur de la république.
Surpris par une telle décision, trois d’entre eux expriment de façon pacifique leur mécontentement, en se postant devant l’entrée du camion qui contient le matériel.
Ils sont plaqués au sol avec une violence disproportionnée, menottés avant d’être emmenés au poste. Les gendarmes procèdent ensuite à la saisie, laissant sans voix les personnes présentes sur place, choquées par ce qui venait de se passer.
Tous les week-ends des saisies comme celle des Marmotek ont lieu partout en France. A l’heure où la musique électronique se démocratise, que des discussions sont engagées avec l’état, l’incompréhension se fait ressentir dans notre camp, tant la différence est grande entre les mesures annoncées par l’état et la réalité sur le terrain.
Nous habitons dans une région, la Bretagne, au sein de laquelle la culture musicale occupe une place importante. Le mouvement techno se veut alternatif mais avant tout culturel, alors pourquoi ne sommes-nous pas logés à la même enseigne que les autres courants musicaux ? Pourquoi nous heurtons nous systématiquement à des refus lorsque nous sollicitons la préfecture pour organiser nos soirées ? Nous n’avons de cesse de multiplier les démarches et de calquer notre organisation sur celle des professionnels.
Cependant il est à l’heure actuelle impossible d’envisager toute forme de collaboration avec les autorités compétentes. Nous restons à ce jour affiliés au ministère de l’intérieur, qui n’a aucunement pour vocation de promouvoir la culture, encore moins de la comprendre et de l’accompagner.
Nous revendiquons la légitimité de notre mouvement culturel et la possibilité d’organiser des fêtes libres, ce qui ne veut pas dire sans encadrement.
[rouge]L’AUTOGESTION [/rouge] est notre principe de base, nous avons à disposition les moyens humains et matériels nécessaires au bon déroulement de nos soirées. C’est pourquoi nous souhaitons garder notre indépendance à tous les niveaux, cela nous permet de proposer des soirées accessibles à tous. C’est pour nous une évidence, dans le climat d’austérité qui règne, de partager et de rester solidaires.
Nous ne méritons et ne comprenons pas cette répression. Alors, combien de temps allons-nous encore devoir subir ces saisies immorales et injustes? Pouvons-nous espérer enfin un dialogue sincère de la part de nos dirigeants? Ont-ils seulement conscience que ces saisies dénuées de sens, gâchent des années de travail et d’investissement personnel ?
Nous voulons des réponses à ces questions, que des solutions concrètes soient rapidement trouvées pour mettre un terme à cette situation et que plus jamais personne ne perde une partie de sa vie, ne voit ses droits bafoués et sa passion s’envoler.